Le BANQUET du LIVRE : Une CRISE de la TRANSMISSION !


Moins connu que mon fils Jean Quinsat qui participe annuellement aux activités du Marque-Page et à son fonctionnement, je suis Bernard Quinsat.

Membre de l’association du Marque-Page, membre de l’association Luciole, et originellement et toujours, inconditionnel amoureux des éditions Verdier.
J’aime ainsi que les choses soient dites et déteste par contre qu’elles soient confondues

Concernant « l’affaire » qui nous préoccupe et parce qu‘elle mérite mieux que d’être réduite à un silence forcé, rejoignant d’autres cadavres fermés dans ce placard des Corbières, j’ai eu très prématurément  une lecture non factuelle de cette histoire dont j’avais discerné les premiers indices dès mon premier séjour à Lagrasse en 2011. Cette lecture n’a pas variée depuis.

Ce fut d’abord la découverte d’une grande souffrance, la souffrance des « historiques » désemparés par le développement du Banquet du Livre et la crainte de leur dilution, de la dilution de leur histoire, à l’instar par exemple des éditions Verdier dans la grande librairie du Banquet ou encore dans sa programmation élargie. Développement qui doit être porté au crédit essentiellement de Dominique Bondu (pas moins historique que les autres) fidèle au souhait formulé par Gérard Bobillier, disparu en 2009 - tous deux originaires de Besançon -  et qui ouvrait le deuxième temps du récit Verdier-Le Banquet

Nous, adhérents - tout du moins certains - adhérions à ces deux récits – aurions aimé tout du moins ? - prenions chair, devenions membres d’un seul corps historique fait de deux récits tout en constatant l’ignorance dont avait fait montre toujours à notre égard les susdits historiques exprimant ainsi un refus de le partager.

D’où la conclusion qui était la mienne qu’il y avait là une crise de la transmission par refus de partager le récit originel redevenu sécurisant puis sécuritaire.

C’est d’ailleurs à ce moment là que fut évoqué par Gilles Hanus **** la notion de crise. Je m’y réfère concernant le processus, mais en y rajoutant ma propre partition (peut-être les choses se sont passées dans l’ordre inverse ?)

Pensant purger cette crise, la situation est passée alors au drame quand - au titre de plus de collégialité ***** -  il fut décidé de supprimer la mission de direction et conséquemment d’éliminer Dominique Bondu, cette confiscation opérant chez « nous » membres en éveil, comme une amputation à vif, et nous installant de fait dans le rôle de témoins .

Furent alors tendus les ressorts de l’identitaire (recours au récit des origines) et du négationnisme (dissimuler sous un nouveau projet l’action du directeur).
Dès lors il y avait là pour moi plus qu’une malhonnêteté intellectuelle, une injustice essentielle et une injustice en ces lieux de la pensée juste ne pouvait pas ne pas être éclairée pour ne pas dire dénoncée. Commise par d’anciens révolutionnaires cette forfaiture aurait pu être l’ultime tartarinade de cette fable mais quelques voix se sont levées et sont toujours vives. Que disent-elle ? Que ça ne devait pas, que ça ne pouvait pas être passée sous silence, tomber dans l’oubli, et même plus, devait être proclamée dans cette enceinte même au cours du banquet lui-même et ce sont les responsables du banquet eux-mêmes qui devraient offrir à cette parole contraire – et sans doute contrariante - une tribune publique pour être dite et entendue ainsi qu’une insertion dans Corbières Matin… si bien sûr Lagrasse demeurait le lieu du débat .

Sinon ce serait dès lors à Lagrasse, deux communautés qui seraient installées de part et d’autre de la muraille, l’une et l’autre tenues au secret organisé autour du sacrifice d’un innocent .

Il était essentiel pour moi que cette chose soit dite voire relayée avant que le cercle colonial et mercantile* Lagrasso-lagrassien se referme autour de cette vieille équipe du banquet** et de son « porte-parole » qui a du mal à s’assumer comme président ***, avant que s’ouvre un nouveau cycle que l’on devine plus mondain et cabotin, consumériste et old-school à la mode des seventies.

Que suis-je donc venu faire là cette année ? Fauteur d’intranquilité au milieu de tant de suffisance et de conformisme sans doute mais surtout inconditionnel du « Marque page à  l’ancienne » et ainsi assister à la dernière programmation portant l’empreinte profonde de Dominique Bondu. Porter aussi bien évidemment le témoignage de notre attachement à la recherche de la vérité et à la Parole errante et libre comme aurait dit Armand Gatti que l’on va célébrer ici cette année.

Difficile sans doute de croire que tout ceci est écrit sans animosité et pourtant si !

Que s’ouvre désormais le temps indispensable du sociologue venu chercher là, lui aussi, ce qui de cette crise entre « anciens et modernes » en ce petit coin de France se refléte dans «  l’ Histoire mondiale » : Clochemerle tragique projeté dans l’œil du Monde !
    
Que vive le Banquet de Lagrasse !


* : se reporter au propos inaugural du maire de Lagrasse insistant sur la dimension économique et commerciale du Banquet.

** : « Que l’on nous montre de nouvelles têtes vraiment ? » … Même si «  faire du neuf avec du vieux » est chose à la mode.

*** : se reporter au propos inaugural ( Banquet 2017 ) de Jean Michel Mariou, ainsi que l’absence compléte de « signature » dans le programme … avec un tel effacement de son président, comment dès lors s’étonner du défaut de fonctionnement légal de l’association !!!!

**** : dans un courrier adressé aux membres du CA du Marque-page et dont verrait tout l’intérêt qu’il y aurait à ce qu’elle soit publiée sur le site du Banquet .

***** : et si on nous fit l’économie du retour aux valeurs, enfin presque - fut pas faite celle du mépris et on se trouva traité de naines et de nains !

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